Le 26 octobre, c’est la Journée de la visibilité intersexe. Cette journée met en lumière les luttes que les personnes intersexes doivent trop souvent mener pour défendre leurs droits. Depuis 1996, à l’occasion de cette journée, de nombreux·ses militant·es intersexes revendiquent la fin des stigmatisations, du silence, des violences ou des mutilations subies lors d’opérations invasives et non-nécessaires.
Que signifie intersexe ou intersexué·e ?
Selon la définition de l’ONU, « les personnes intersexes naissent avec des caractéristiques sexuelles qui ne correspondent pas aux définitions traditionnelles du sexe masculin ou du sexe féminin ». Les caractéristiques sexuelles renvoient aux organes génitaux internes ou externes, aux gonades (ovaires et testicules), au taux d’hormones, aux chromosomes et à la façon dont ces caractéristiques se manifestent sur le corps (ex. la pilosité). Nous comptons en moyenne 1,7 % de personnes intersexes ou appelées aussi intersexué·es.
À la naissance, la médecine attribue le sexe en s’appuyant exclusivement sur cette approche biologique binaire, « mâle » ou « femelle ». De cet unique point de vue, les personnes intersexes ne correspondent pas à la binarité des sexes. Elles peuvent être pile entre les deux ou plus avec des caractéristiques de l’un ou de l’autre, visibles ou invisibles. Nous parlons de spectre intersexe, car les variations sont très diverses.
Dans notre contexte occidental moderne, l’ordre naturel est pensé comme binaire, homme/femme, mâle/femelle. Les sciences humaines ont depuis démontré que cette binarité est une vision culturelle et simpliste du monde, un raccourci biaisé du sexe et du genre. Malheureusement, les personnes intersexes se retrouvent invalidées et pathologisées par la médecine, et stigmatisées par la société. Puisque la médecine fabriquerait le réel et fabriquerait les corps, elle s’octroie le droit de « corriger » ce qui n’est pas normé. Cette vision entraîne des conséquences dramatiques pour les personnes intersexes. Aujourd’hui, beaucoup d’ONG dénoncent les violences médicales et combattent ces pratiques de « réassignation » qui se font sans urgence vitale et sans consentement éclairé des personnes intersexes (parfois dès la naissance).
Combattons ensemble les violences médicales faites aux personnes intersexes. Pensons l’intersexuation dans toutes ses dimensions et au-delà d’une vision binaire et performative du corps pour sortir de la déshumanisation.
L’Institut pour l’égalité des femmes et les hommes a réalisé cette courte vidéo introductive destinée au grand public concernant les variations intersexes.
Sources :
- Intersex Belgium
- Mischanomalie, Réalités et luttes intersexes, Youtube, 2019.
- Camille Regache, Médecine, la fabrique des corps, Binge Audio, épisode 8, 2020.
- Je m’appelle Hanne et je suis née intersexe, dans Brut, 2014 (1 min. 30).
- Aude Mermilliod, Le chœur des femmes, Lombard, 2021 inspiré du roman de Martin Winckler écrit en 2019.
Pour en savoir plus sur l’intersexuation et la Journée de la visibilité intersexe :