Brussels Pride 2024: Safe Everywhere Everyday

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Le samedi 18 mai, les rues de Bruxelles se sont revêtues des couleurs de l’arc-en-ciel. La Pride annuelle de Bruxelles a cette année encore traversé notre capitale. L’événement, organisé par et pour la communauté LGBTQIA+*, a été une fois de plus un énorme succès avec environ 200 000 participant·es. Le thème de cette année était « en sécurité partout et chaque jour ». Et la pertinence de ce thème a été prouvée une fois de plus la semaine dernière.

Indésirables dans l’espace public

La semaine dernière, les résultats d’un important projet de recherche de l’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne (FRA) ont été publiés. La FRA a collecté des données auprès de plus de 100 000 personnes issues de 30 pays européens, et a sondé les expériences et opinions des personnes LGBTQIA+ en Europe. Des thèmes tels que la discrimination, l’acceptation et la sécurité ont été abordés. La conclusion ? Bien que nous observions une (lente) diminution des niveaux de discrimination par rapport aux années précédentes, les chiffres, même en Belgique, restent élevés.

Plus de la moitié des répondant·es LGBTQIA+ (53 %) indiquent qu’ils et elles « évitent souvent ou toujours » de se tenir la main en public. Plus d’un quart (27 %) évitent également certains endroits pour éviter les confrontations. 15 % indiquent avoir été attaqué·es au cours des cinq dernières années et 30 % se sont senti·es discriminé·es dans l’espace (semi-)public l’année dernière.

Ces chiffres montrent à quel point le sentiment d’insécurité est important au sein de la communauté LGBTQIA+ mais aussi à quel point les personnes LGBTQIA+ sont régulièrement confrontées à la discrimination et à la violence. Les résultats interpellent et montrent le travail qu’il reste à abattre pour l’acceptation et la normalisation des personnes LGBTQIA+ dans les espaces publics et semi-publics.

Tumultes à Anvers

Les craintes et les expériences des répondant·es à l’étude ont malheureusement été reconfirmées à Anvers à peine quelques jours après la publication des résultats. Lors de la marche arc-en-ciel organisée dans la ville, certain·es participant·es témoignent notamment d’avoir été hué·es et subi des crachats, des agissements qui ont choqué l’initiateur de la marche, Bram Bierkens.

Dans une interview avec la VRT, ce dernier insiste sur la nécessité d’une plus grande visibilité des personnes LGBTQIA+ dans l’espace public et témoigne des difficultés qu’il rencontre lui-même en tant que membre de la communauté. D’autres participant·es ont également témoigné de la discrimination qu’ils et elles subissent.

Nous avons de bonnes lois, mais c’est surtout la mentalité qui doit changer. Et cela prend du temps.

Avertissement des États-Unis

Samedi matin, juste avant le début des festivités, une préoccupation supplémentaire est apparue. Les États-Unis ont émis un avertissement mondial concernant la possible violence contre les personnes de la communauté LGBTQIA, et ont plus spécifiquement mentionné les risques liés à la participation à des événements et rassemblements organisés par des personnes LGBTQIA+.

« Le Ministère des affaires étrangères est conscient de la possibilité accrue de violence inspirée par des organisations terroristes étrangères à l’encontre de personnes et d’événements LGBTQIA+, et conseille aux citoyen·nes américain·es se trouvant à l’étranger de redoubler de prudence ».

Après consultation du Centre de crise national et de l’OCAM (l’Organe de Coordination pour l’Analyse de la Menace dans notre pays), il a été décidé de ne pas relever le niveau de menace, étant donné qu’aucune menace concrète n’a été identifiée.

Brussels Pride 2024

Après une semaine mouvementée, la Pride de Bruxelles s’est élancée dans les rues de notre capitale à 14 heures. Les événements des derniers jours n’ont pas terni l’ambiance et l’événement, comme chaque année, s’est transformé en une grande fête où chacun·e est le ou la bienvenu·e et autorisé·e à être soi-même. Il ne fait cependant aucun doute qu’il reste encore beaucoup à faire.

Frank Schellings, de l’association RainbowHouse Brussels, résume la situation dans une interview accordée à la VRT : « Nous entendons beaucoup parler de la nécessité de ces mesures, car nous avons déjà beaucoup de droits. Je compare cela à la lutte pour les droits des femmes. En 1948, l’égalité a été obtenue (lorsque les femmes ont obtenu le droit de vote dans notre pays, ndlr). Mais 76 ans plus tard, on constate qu’il y a encore des inégalités, par exemple en termes de salaires et de postes. C’est la même chose pour nous. Nous avons de bonnes lois, mais c’est surtout la mentalité qui doit changer. Et cela prend du temps. »

À la recherche d’informations sur la communauté LGBTQIA+ ou d’une organisation qui peut vous aider ? Surfez sur www.rainbowhouse.be.

*LGBTQIA+ est un terme utilisé pour décrire les personnes qui ne s’identifient pas comme hétérosexuelles ou dont le sexe assigné à la naissance ne correspond pas à leur identité de genre.

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Sara-Lynn Milis

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