Banalisation croissante de la violence basée sur le genre : comment les jeunes générations rompent avec les idées progressistes

Des événements et manifestations tels que la Pride ou la Journée internationale des droits des femmes attirent chaque année des dizaines de milliers de personnes. Pourtant, tout le monde n’est pas convaincu de l’utilité de ces initiatives. Depuis un certain temps, des voix critiques s’interrogent sur la nécessité de mettre en avant les minorités de genre en 2025. Pourtant, des études montrent que l’acceptation de la communauté LGBTQIA+ et l’égalité entre les hommes et les femmes ne sont pas une évidence pour tout le monde. Pire encore, ces dernières années, une tendance inquiétante à l’intolérance et l’hostilité a été observée.

Des hommes aux commandes et des femmes qui exagèrent

En 2024, l’Institut européen pour l’égalité des genres a publié une étude interrogeant les jeunes de toute l’Europe sur leurs attitudes à l’égard de l’égalité des genres et des violences basées sur le genre. Il en ressort que la banalisation de ces violences est en augmentation, en particulier chez les jeunes hommes. C’est la première fois que les nouvelles générations adoptent une attitude plus permissive envers diverses formes de violence que leurs prédécesseur·euses. Certains chiffres sont pour le moins préoccupants : 26 % des hommes âgés de 18 à 24 ans estiment que les femmes inventent ou exagèrent souvent des accusations d’agression sexuelle. 17 % considèrent que les violences conjugales ressortent de la sphère privée et doivent être réglées au sein de la famille, et plus de 50 % jugent acceptable qu’un homme contrôle les finances de sa femme.

Le mariage homosexuel, un privilège à supprimer

Cette année encore, le Youth Research Platform (JOP) a publié une étude similaire, axée sur les attitudes envers la communauté LGBTQAI+. Là aussi, les chiffres sont alarmants : 18,3 % des personnes interrogées considèrent qu’il est acceptable d’agresser des personnes homosexuelles, et près de 20 % préfèreraient voir le mariage homosexuel aboli. Les statistiques ont doublé, voire triplé, par rapport à 2018. Encore une fois, les jeunes hommes se montrent plus virulents.

Faut-il s’inquiéter ?

Ces deux études révèlent une tendance préoccupante : les jeunes générations d’hommes banalisent davantage les violences de genre. Les progressions enregistrées ces dernières années semblent ainsi rompues. Pour expliquer ce revirement, les causes restent floues, mais selon la chercheuse Fien Pauwels de la Vrije Universiteit Brussel, les jeunes seraient plus influençables. L’exposition croissante aux plateformes numériques, où des idéologies extrêmes touchent de plus en plus de jeunes, pourrait également jouer un rôle. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour tirer des conclusions définitives.

Une chose est sûre : l’homophobie et les violences à l’égard des femmes sont encore bien présentes dans nos sociétés, et nous devons rester vigilant·es face à leur progression et aux changements de mentalité. Les droits acquis ne sont jamais garantis, et il est essentiel de continuer à sensibiliser à l’égalité des genres. Rendez-vous le 17 mai ou le 8 mars à Bruxelles ?

L’étude de l’Institut européen pour l’égalité entre les hommes et les femmes est disponible ici.

L’information relative à l’étude réalisée par la Jeudgonderzoekplatform (JOP) est disponible sur leur site web.

Image de Sara-Lynn Milis

Sara-Lynn Milis

Projets & centre de ressources

Articles similaires

Retour en haut