La Journée internationale de tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines (MGF) a lieu le 6 février. Pour en savoir plus sur le sujet et les besoins politiques des (futures) victimes, consulter la page suivante ou le site de GAMS.
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Qu’est-ce que les MGF ?
Les MGF recouvrent l’ensemble “des interventions qui altèrent ou lèsent intentionnellement les organes génitaux externes des femmes pour des raisons non-médicales” (ONU, 2014).
L’Organisation des Nations Unies, ainsi que le Groupe pour l’Abolition des Mutilations sexuelles Féminines (GAMS) et Amazone, reconnaissons les Mutilations Génitales Féminines comme des “violences de genre”. Des violences physiques, symboliques et psychologiques considérées comme “une violation des droits fondamentaux des femmes, un obstacle à l’établissement de l’égalité, du développement et de la paix (Encyclopédie critique du genre, 2021).
Prévalence
On estime que 230 millions de filles et de femmes ont subi des MGF (UNICEF, 2024). De plus, chaque année, plus de 4 millions de filles, entre 4 et 14 ans, parfois à quelques mois de vie, sont exposées au risque de subir ces pratiques (GAMS, 2024).
Des recherches à grande échelle montrent que les MGF sont un phénomène mondial. Elles restent courantes en Afrique, au Moyen-Orient, en Asie et en Amérique latine. GAMS rappelle que “la prévalence diffère beaucoup selon les régions, y compris au sein des pays. Le groupe ethnique et la région d’origine en sont des facteurs déterminants”.
Une valorisation culturelle de la répression sexuelle des femmes ?
Différentes raisons sont invoquées pour justifier cette violence et elles varient selon les régions et les cultures. L’intégration sociale, le mariage, la virginité, la fidélité, la séduction, la pureté, la religion, autant de raisons qui partageraient un objectif commun, celui de la répression de la sexualité des femmes, comme le souligne la sociologue Aoua Bocar Ly-Tall.
Pour finir
En tant que normes de la performance de la “pureté” et de la cohésion sociale, les MGF sont naturalisées par le monde médical qui les pratiquent et elles entretiennent les rapports de domination patriarcaux et hétéronormés. Lutter contre les MGF c’est aussi offrir aux femmes l’opportunité de se réapproprier leur sexualité et leur corps en tant que sujets politiques.
Et les violences chirurgicales à l’encontre des personnes intersexes ?
La loi belge ne protège pas les enfants intersexes d’interventions chirurgicales non-consenties. Pourtant, comme les mutilations génitales féminines, ces interventions sont justifiées par des normes sociétales et non un besoin médical. Amazone se joint à GAMS et aux associations de droits des personnes intersexes dans leur demande que l’État belge fasse reconnaître le droit à l’intégrité physique des mineur·e·s intersexes.
* Depuis 1996, le GAMS Belgique lutte pour l’abolition des mutilations génitales féminines en Belgique et dans le monde. Par de nombreux moyens, l’organisation cherche à informer toutes les victimes sur les risques et les conséquences des mutilations génitales féminines. Pour en savoir plus, regardez la vidéo ci-dessous ou visitez leur site web.
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Elisabeth Fiévez & Kiara De Prest
Stagiaires Amazone